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1er projet de mini-réacteur nucléaire déposé en France

30 avril 2024 à 10h00 - Modifié : 30 avril 2024 à 14h28 par Angela Dick

La première demande d'autorisation pour l'installation d'un mini-réacteur nucléaire en France a été soumise le lundi 29 avril, selon l'annonce faite par la société à l'origine du projet, la start-up française Jimmy. Cette entreprise vise à terme l'intégration d'un mini-réacteur d'une capacité de 10 mégawatts sur le site industriel d'un groupe sucrier basé à Bazancourt (Marne), spécialisé dans la production d'alcool et de bioéthanol.


Ce mini-réacteur, agissant comme une sorte de chaudière à combustible nucléaire, est conçu pour fournir de la vapeur à l'industrie en remplacement des brûleurs à gaz, responsables d'émissions de gaz à effet de serre. Selon Jimmy, fondée en 2020, leur proposition consiste en un générateur adaptable à tout site industriel nécessitant de la vapeur, offrant ainsi une source de chaleur moins coûteuse que le gaz et sans émission de carbone, explique Antoine Guyot, cofondateur de l'entreprise.


Ce projet marque une première en France, étant le premier à faire l'objet d'une demande officielle d'autorisation de création auprès du gouvernement, parmi les dix projets de petits réacteurs modulaires (PRM) actuellement surveillés par l'Autorité de sûreté nucléaire. La phase d'évaluation peut s'étendre sur au moins trois ans.


Les PRM, de taille plus réduite et moins puissants que les réacteurs conventionnels, sont conçus pour produire de l'électricité et fournir de la chaleur à des industries lourdes telles que le secteur verrier, chimique et sidérurgique, qui dépendent largement des énergies fossiles. L'ASN prévoit d'appliquer des normes de sécurité rigoureuses à ces nouveaux dispositifs, destinés à être produits en série et déployés en grand nombre pour être économiquement viables.


En plus de Jimmy, d'autres projets prévoient de soumettre leur demande d'autorisation d'ici la fin de 2026, comme le projet de chaudière de Calogena ou le PRM développé par Nuward, une filiale d'EDF. Au niveau mondial, plus de 80 projets de ce type sont répertoriés, à divers stades de développement. Jusqu'à présent, seuls deux pays, la Russie (avec deux PRM embarqués sur une barge) et la Chine (avec deux unités également), ont annoncé avoir mis en service de tels dispositifs, selon le rapport 2023 sur l'état de l'industrie nucléaire établi par des experts indépendants.